Hans Urs Von Balthasar - Confusion peuple de Dieu / démocratie

Prenons encore la déformation du concept conciliaire de « peuple », traduit par « démocratie », ce qui entraîne la perte des racines christologiques de l’obéissance ecclésiale. Si la communio hierarchica des évêques, mais aussi celle de chaque chrétien, n’est pas comprise et vécue comme l’expression de la sequela Christi, tout est vain. Et, parallèlement, aucune conduite pastorale au sens catholique du terme n’est possible si elle a pour but non pas le Corps et l’Épouse du Christ, mais un peuple d’Église à la conscience démocratique.

Hans Urs Von Balthasar, Henri de Lubac, Entretiens sur l'Eglise, recueillis par Angelo Scola, Cerf, 2022, p. 30

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Jérôme Sainte-Marie

Il y a une logique profonde dans l'alliance entre le mouvement nationaliste et les votes populaires qui ont un intérêt pratique à la nation. Tous le monde écrit la même chose actuellement, David Goodhart qui oppose les anywhere et les somewhere, on peut penser aussi à Christophe Guilluy et à d'autres. Dans toutes les démocraties occidentales on est confronté à la même chose. Les somewhere, ce sont avant out les classes populaires qui ne peuvent pas se déplacer et qui subissent chez elles lse conséquences négatives de la mondialisation (le ressenti négatif de l'immigration ou des délocalisations). C'est un lien qui a été diagnostiqué depuis très longtemps, le Général de Gaulle ne disait rien d'autre, Charles Péguy en parlait aussi. D'ailleurs Jaurès aussi montrait bien ce lien naturel entre la nation et les classes populaires.

Alors que de plus en plus les élites peuvent envoyer leurs enfants travailler et étudier à l'étranger, ils sont dans le marché mondial, y compris dans leurs investissements et font parfois des carrières internationales, ou en tous cas, rêvent d'en faire, la plupart n'en font pas, mais se projette dans cet univers macronien, post-national. (Jérôme Sainte-Marie, CNews, Face à Bock-Côté, 14 mai 2022)

 

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