Aristote - La sagesse est la vertu offrant le plus de plaisir

 "On pense encore qu'un plaisir doit être mêlé au bonheur, or parmi les activités selon la vertu, celle qui est la plus source de plaisir, unanimement (ὁμολογουμένως), c'est l'activité selon la sagesse." (Ethique à Nicomaque, X, 7, 1177a 20, Traduction originale)

"Nous pensons encore que du plaisir doit être mélangé au bonheur ; or l'activité selon la sagesse est, tout le monde le reconnaît, la plus plaisante des activités conformes à la vertu." (Ethique à Nicomaque, X, 7, 1177a 20, Traduction Jule Tricot)

οἰόμεθά τε δεῖν ἡδονὴν παραμεμῖχθαι τῇ εὐδαιμονίᾳ, ἡδίστη δὲ τῶν κατ᾽ ἀρετὴν ἐνεργειῶν ἡ κατὰ τὴν σοφίαν ὁμολογουμένως ἐστίν

Le mot ὁμολογουμένως (homo-logoumenôs) est très frappant, plus littéralement on pourrait traduire :

sur ce sujet : "même parole", ou "même avis" ou mieux encore "tout le monde le dit"

"on admet que la philosophie renferme de merveilleux plaisirs sous le rapport de la pureté et de la stabilité...", le "on admet" traduit le mot δοκεῖ  (dokei) qui marque l'opinion généralement admise, la doxa. Cela semble montrer qu'à cette époque la sagesse était généralement considérée comme l'une des meilleures activités à laquelle on pouvait s'adonner. 

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Camus - Pas de honte à être heureux pendant que d'autres sont dans le malheur

Un jour, Camus nous avait dit : « Le bonheur, ça existe, ça compte ; pourquoi le refuser ? En l’acceptant, on n’aggrave pas le malheur des autres ; et même, ça aide à lutter pour eux. Oui, avait-il conclu, je trouve regrettable cette honte qu’on éprouve aujourd’hui à se sentir heureux. » (Simone de Beauvoir, La Force des choses, I, fin du chap. 2)

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Épicure - Le plaisir mais pas n'importe lequel

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« Quand donc nous disons que le plaisir est la fin, nous ne parlons pas des plaisirs des gens dissolus et de ceux qui résident dans la jouissance, comme le croient certains qui ignorent la doctrine, ou ne lui donnent pas leur accord ou l’interprètent mal, mais du fait, pour le corps, de ne pas souffrir, pour l’âme, de n’être pas troublée. Car ni les beuveries et les festins continuels, ni la jouissance des garçons et des femmes, ni celle des poissons et de tous les autres mets que porte une table somptueuse, n’engendrent la vie heureuse, mais le raisonnement sobre cherchant les causes de tout choix et de tout refus, et chassant les opinions par les­quelles le trouble le plus grand s’empare des âmes. Le principe de tout cela et le plus grand bien est la prudence. C’est pourquoi, plus précieuse même que la philosophie est la prudence, de laquelle proviennent toutes les autres vertus, car elle nous enseigne que l’on ne peut vivre avec plaisir sans vivre avec prudence, honnêteté et justice, < ni vivre avec prudence, honnêteté et justice > sans vivre avec plaisir. Les vertus sont, en effet, connaturelles avec le fait de vivre avec plaisir, et le fait de vivre avec plaisir en est inséparable », Épicure, Lettres et Maximes, Paris, PUF (Épiméthée), 1987, pp. 223-225.

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Épicure - Que nul ne tarde à philosopher

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« Épicure à Ménécée, salut.

Que nul, étant jeune, ne tarde à philosopher, ni, vieux, ne se lasse de la philosophie. Car il n’est, pour personne, ni trop tôt ni trop tard, pour assurer la santé de l’âme. Celui qui dit que le temps de philosopher n’est pas encore venu ou qu’il est passé, est semblable à celui qui dit que le temps du bonheur n’est pas encore venu ou qu’il n’est plus. De sorte que ont à philosopher et le jeune et le vieux, celui-ci pour que, vieillissant, il soit jeune en biens par la gratitude de ce qui a été, celui-là pour que, jeune, il soit en même temps un ancien par son absence de crainte de l’avenir. Il faut donc méditer sur ce qui procure le bonheur, puisque, lui présent, nous avons tout, et, lui absent, nous faisons tout pour l’avoir », Épicure, Lettres et Maximes, Paris, PUF (Épiméthée), 1987, p. 217.

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Nicolas Sarkozy - L'amour est au-dessus de la liberté car l'amour c'est créer des liens

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- C'est vrai qu'il y a évidemment des gens qui ne vous aiment pas, mais vous avez vos fans et c'est ça qui n'est pas si fréquent peut-être pour un homme politique. 

- D'abord il n'y a rien d'étonnant parce que moi j'écris pour partager, j'ai fait de la politique pour partager. 

- Il y a un rapport affectif, très fort. 

- Mais pourquoi ? Qu'est-ce que c'est que le rapport s'il n'est pas affectif ? Je veux dire : quels sont les liens s'ils ne sont pas affectifs ? Vous savez, il y a une expression que je n'aime pas, quand les gens disent : "je ne mets rien au-dessus de ma liberté". Ah bon ? Donc tu n'as pas créé de lien. Parce que le but de la vie ce n'est pas d'être libre, c'est de créer des liens. Et chaque lien que l'on crée, on handicape sa liberté. Parce que la liberté, sa liberté, c'est de l'égoïsme. Vous avez handicapé votre liberté avec vos enfants, avec votre conjoint, votre conjointe, avec vos parents. On n'est pas seul, on crée des liens. Et le but de la vie c'est d'avoir plein de liens, donc plein de limites à sa liberté. Parce que chaque lien c'est du bonheur, mais c'est de la liberté en moins. Donc si j'écris, c'est pour partager, et pour rencontrer ceux à qui j'écris.

Un livre sans lecteur, c'est rien. Un livre appartient autant à celui qui le lit qu'à celui qui l'écrit. Il y a cent mille interprétations de mon livre. Le même nombre d'interprétations qu'un nombre de lecteurs. Ces événements dont je parle, ils ne m'appartiennent pas. Ils appartiennent autant à M. Dupont ou à Mme Durand qu'à moi. Et c'est pour ça que je le fais. Et je n'aime pas trop l'expression "mes fans", d'abord je ne sais pas, mais ils ne m'appartiennent pas. C'est des citoyens qui aiment la France. 

- Mais ils vous aiment beaucoup.

- Ils ont le droit, on n'est pas obligé de détester tout le monde. Mais parfois il y a même des gens, vous voyez, qui n'ont pas voté pour moi, qui viennent, et qui me disent "moi j'aime pas le politique, mais j'aime l'homme". Ou d'autres qui me disent au contraire "j'aime l'homme, mais vous m'avez déçu sur tel ou tel point". Mais c'est un lien.

Europe 1, 29 août 2023, 0"47 --> 2"52

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