Aristote - La sagesse est la vertu offrant le plus de plaisir

 "On pense encore qu'un plaisir doit être mêlé au bonheur, or parmi les activités selon la vertu, celle qui est la plus source de plaisir, unanimement (ὁμολογουμένως), c'est l'activité selon la sagesse." (Ethique à Nicomaque, X, 7, 1177a 20, Traduction originale)

"Nous pensons encore que du plaisir doit être mélangé au bonheur ; or l'activité selon la sagesse est, tout le monde le reconnaît, la plus plaisante des activités conformes à la vertu." (Ethique à Nicomaque, X, 7, 1177a 20, Traduction Jule Tricot)

οἰόμεθά τε δεῖν ἡδονὴν παραμεμῖχθαι τῇ εὐδαιμονίᾳ, ἡδίστη δὲ τῶν κατ᾽ ἀρετὴν ἐνεργειῶν ἡ κατὰ τὴν σοφίαν ὁμολογουμένως ἐστίν

Le mot ὁμολογουμένως (homo-logoumenôs) est très frappant, plus littéralement on pourrait traduire :

sur ce sujet : "même parole", ou "même avis" ou mieux encore "tout le monde le dit"

"on admet que la philosophie renferme de merveilleux plaisirs sous le rapport de la pureté et de la stabilité...", le "on admet" traduit le mot δοκεῖ  (dokei) qui marque l'opinion généralement admise, la doxa. Cela semble montrer qu'à cette époque la sagesse était généralement considérée comme l'une des meilleures activités à laquelle on pouvait s'adonner. 

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Michel Onfray - Même dans de bonnes conditions nous ne serions pas plus sages

Il est parfaitement faux de se dire que nous travaillerions plus, que nous ferions un meilleur usage de notre temps si nous en avions plus !  Nous pouvons être optimistes en nous disant que nous allons de plus en plus nous cultiver. Mais beaucoup de gens, déjà, ne passent pas leur temps à se cultiver, voire cessent de se cultiver une fois leur diplôme obtenu et leur contrat de travail signé. Professeur pendant vingt ans, je me suis retrouvé avec de jeunes enseignants qui, après avoir été titularisés, se sont arrêtés de lire. Ces profs ne se sont pas dit qu’ils allaient pouvoir progresser et lire des auteurs qu’ils n’avaient pas lus.

(Michel Onfray, Le Figaro Magazine, 14 oct. 2022, p. 36)

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Saint Ambroise - La perfidie de Platon (contre la philosophie)

Beaucoup, en effet, sans la sagesse, cherchent mal. Caïn aussi, parce qu’il n’avait pas reçu de Dieu la prudence, a mal cherché, est mal sorti dans le champ, alors qu’Abel l’a bien fait, lui qui a accompli le don parfait du sacrifice. Il est bon, en effet, le sacrifice de la sagesse1, la foi et toute vertu sont de bonnes victimes. De fait, la sagesse a tué ses victimes et a préparé son vin dans la coupe. Et, afin de donner aux Gentils, privés de la sagesse, la boisson de la foi, elle les a appelés à sa coupe en disant : Que celui qui est privé de sagesse se tourne vers moi, et à ceux qui étaient dépourvus d’intelligence, elle a dit : Venez, mangez de mes pains et buvez de mon vin, que j'ai préparé pour vous. Platon a cru qu’il pouvait transvaser quelque chose de cette coupe dans ses livres. Il appelait, en effet, les âmes à y boire, mais il fut incapable d’étancher leur soif car il servait la boisson non de la foi, mais de la perfidie. (La fuite du siècle, SC n°576, p. 293).

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Sartre - Contre toute sagesse

  • Et autres absurdités...

Jacques Chancel

Etes- vous contre toute sagesse ?

Jean-Paul Sartre

Oui, parce que la sagesse suppose un citoyen bien établi dans l'état et qui, à ce moment-là, décide de s'adapter au monde. Or, ce citoyen n'existe pas, c'est une fable. Il existe des opprimés, des exploités et des exploiteurs et je ne vois ni chez les uns ni chez les autres une sagesse qu'on puisse leur enseigner.

Jacques Chancel

Il n'est pas de sagesse exemplaire.

Jean-Paul Sartre

Non, ça ne peut pas exister, il y en aura peut-être mais pour l'instant ça n'existe pas il n'y a que des luttes.

Jean-Paul Sartre au micro de Jacques Chancel : Radioscopie (1973 / France Inter) à 3"32

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Sur Paul Valéry - « Ayant consacré ces heures à la vie de l'esprit, je me sens le droit d'être bête le reste de la journée »

Durant la nuit orageuse du 4 au 5 octobre 1892, alors qu'il est en vacances à Gênes dans la famille de sa mère, il connait ce qu'il décrit comme une grave crise existentielle. Il en sort non seulement résolu à « répudier les idoles » de la littérature, de l'amour et de l'imprécision, mais aussi à consacrer l'essentiel de son existence à ce qu'il nomme « la vie de l'esprit ». Les Cahiers dans lesquels il s'astreint à noter toutes ses réflexions au petit matin en témoignent. « Après quoi », ajoute-t-il en manière de boutade, « ayant consacré ces heures à la vie de l'esprit, je me sens le droit d'être bête le reste de la journée ». Il oriente son esprit vers de nouvelles valeurs, qu'il estime incompatible avec la création littéraire : la rigueur et la sincérité de l'esprit, et la connaissance de soi.

Il indique à plusieurs reprises qu'il considère cette nuit passée à Gênes comme sa véritable origine, le début de sa vie mentale.

(Wikipedia, Paul Valéry)

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