Aristote - La sagesse est la vertu offrant le plus de plaisir

 "On pense encore qu'un plaisir doit être mêlé au bonheur, or parmi les activités selon la vertu, celle qui est la plus source de plaisir, unanimement (ὁμολογουμένως), c'est l'activité selon la sagesse." (Ethique à Nicomaque, X, 7, 1177a 20, Traduction originale)

"Nous pensons encore que du plaisir doit être mélangé au bonheur ; or l'activité selon la sagesse est, tout le monde le reconnaît, la plus plaisante des activités conformes à la vertu." (Ethique à Nicomaque, X, 7, 1177a 20, Traduction Jule Tricot)

οἰόμεθά τε δεῖν ἡδονὴν παραμεμῖχθαι τῇ εὐδαιμονίᾳ, ἡδίστη δὲ τῶν κατ᾽ ἀρετὴν ἐνεργειῶν ἡ κατὰ τὴν σοφίαν ὁμολογουμένως ἐστίν

Le mot ὁμολογουμένως (homo-logoumenôs) est très frappant, plus littéralement on pourrait traduire :

sur ce sujet : "même parole", ou "même avis" ou mieux encore "tout le monde le dit"

"on admet que la philosophie renferme de merveilleux plaisirs sous le rapport de la pureté et de la stabilité...", le "on admet" traduit le mot δοκεῖ  (dokei) qui marque l'opinion généralement admise, la doxa. Cela semble montrer qu'à cette époque la sagesse était généralement considérée comme l'une des meilleures activités à laquelle on pouvait s'adonner. 

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Pour les gens vertueux, nul besoin de loi

Mais s'il existe un individu ou un groupe de plusieurs individus, mais en nombre insuffisant pour fournir l'effectif complet d'une cité, qui possèdent une vertu à ce point supérieure qu'elle soit sans commune mesure avec la vertu de tous les autres réunis, et que la capacité politique de ceux-ci ne puisse être comparée à celle de ceux-là, s'ils sont plusieurs, ou de celui-là, s'il s'agit d'un seul individu, alors il ne faut plus considérer de tels gens comme une partie d'une cité. Car on serait injuste à leur égard en les considérant comme égaux aux autres tant ils sont inégaux [10] par la vertu et la capacité politique ; car un tel homme est sans doute comme un dieu parmi des hommes. D'où il appert aussi que la législation ne concerne nécessairement que les égaux à la fois par la naissance et la capacité, mais pour des gens comme ceux dont on vient de parler, il n'y a pas de loi, car ils sont eux-mêmes une loi (Politiques, 1284 a 4).

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