Descartes (sur)

On ne soulignera jamais assez l’impact de cette « révolution copernicienne » avant l’heure, symétrie inversée de la révolution héliocentrique opérée au temps de Galilée : l’homme, rejeté aux périphéries du système solaire, se trouvait promu au centre de la science. Si cette « invention du sujet » ne fut pas de génération spontanée, si elle fut préparée de longue date, à partir du XIVème siècle de Jean Duns Scot et de Guillaume d’Ockham, c’est avec Descartes cependant que débute le monde moderne : avec l’invention de l’autonomie. Par la découverte du sujet, je ne dis pas l’individu ni la subjectivité plurielle, mobile et variable de chacun, mais le sujet pensant et rationnel auquel participe chacun, homme ou femme, roi ou manant, la philosophie cartésienne signe l’émergence moderne du Moi, producteur de sa propre législation.

(François-Xavier Putallaz, La philosophie sans prise de tête, 2020, p. 145)

  • Dernière mise à jour le .

Spinoza - La chose est bonne parce que nous la désirons

  • Le sujet par son désir fait ce qui est bon.

Il est donc établi par tout cela que nous ne nous efforçons à rien, ne voulons, n'appétons ni ne désirons aucune chose, parce que nous la jugeons bonne ; mais, au contraire, nous jugeons qu'une chose est bonne parce que nous nous efforçons vers elle, la voulons, appétons  et désirons.

Ethique, III, Prop. 9, Scolie.

  • Dernière mise à jour le .