Bautain (Louis)
Il y eut aussi en ces temps, des docteurs célèbres, des hommes d’une intelligence rare, d’un esprit puissant, tels que S. Anselme, S. Thomas-d’Aquin, appelé à juste titre l’ange de l’école, et plusieurs autres. Ces hommes prirent souvent un élan hardi, soutenus qu’ils étaient par les ailes de la foi ; mais l’attirail logique dont ils étaient obligés de se charger, les rabattait bientôt à terre et ils furent forcés de se traîner péniblement, à travers la syllogistique, pour arriver à présenter le rapport d’une vérité à une autre sous la forme d’une conclusion rationnelle. Du reste, on abusa tant des Ecritures sacrées et des sentences, que la raison, après les avoir longtemps exploitées comme la mine de ses argumens, voyant qu’elle en pouvait tirer tout ce qu’elle voulait parce qu’elle l’y mettait, s’en dégoûta et se mit à chercher des principes ailleurs. (Philosophie du Christianisme, 1835, Tome 2, pp. 13-14)
- Dernière mise à jour le .
