F.-X. Putallaz - Le libre arbitre n'est pas la liberté

  • La liberté est une propriété de la volonté qui se porte vers ce qui est meil­leur

Avec l’expression « iudicium liberum », on saisit mieux le sens du terme « libre arbitre » : il ne s’agit pas de la liberté, laquelle est une propriété de la volonté qui se porte vers ce qui est meil­leur, mais de la « liberté de choix », c’est-à-dire du juge­ment libre qui oriente l’action. La question [I, 83,] 3 sera donc très délicate : le libre arbitre, qui est cette faculté de choisir en raison d’un jugement ouvert à une pluralité d’objets, ne serait-il pas une faculté cognitive plutôt qu’une faculté appétitive ? N’est-il pas de l’ordre du jugement plutôt que de la volonté ? En démontrant que le libre arbitre n’est rien d’autre que le mode d’exercice de la volonté humaine, Thomas montre que la raison est seulement à la racine du libre arbitre, aucunement à l’origine de la volonté et de son élan foncier. (L'Âme humaine, p. 565, n. 240)

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Luther - Les facultés spirituelles de l'homme (volonté et intelligence) sont entièrement éteintes par le péché

Il est utile de savoir aussi cela, pour que la pureté de la doctrine de la foi subsiste. Quand les sophistes disent que les facultés naturelles sont intactes, je me déclare d’accord. Mais s’ils en déduisent que l’homme peut accomplir la loi, aimer Dieu, etc., je conteste la conséquence [qu’ils en tirent] : je distingue les facultés naturelles de celles de l’esprit et je dis que celles de l’esprit ne sont pas intactes mais corrompues. Bien plus, elles sont entièrement éteintes par le péché, chez l’homme et chez le diable, de sorte qu’il n’y subsiste plus rien qu’une intelligence dépravée et une volonté ennemie de Dieu, dont toutes les pensées sont tournées contre Dieu (Martin LUTHER, Commentaire de l'Epître aux Galates, Oeuvres, Tome XV, Genève, Labor et Fides, 1969, p. 185).

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