Sartre, les gens et les bêtes

  • Sartre, souvent bon observateur du phénomène humain !

Ce que je n’aime pas, ce ne sont pas tant les bêtes que les gens bêtes qui aiment les bêtes.

(Ely Ben-Gal, Mardi chez Sartreop. cit., p. 105. Cité par F. Neudelmann, in Un autre Sartre, chap. Sartre en chien)

On pourrait en effet se demander dans quelle mesure on peut avoir un animal domestique sans tomber d'une manière ou d'une autre dans une espèce d'abêtissement de soi ...

Pour autant, il ne faut pas dénigrer tout l'intérêt des animaux dans l'éducation des enfants, pour les gens vivant seuls (âgés ou non), pour les gens en déficit affectif ou chez ceux qui, plus généralement, souffrent psychologiquement. Certes, la bête n'élève pas mais il faut reconnaître qu'elle appaise du fait qu'elle n'a pas, contrairement à nous, la responsabilité de sa propre liberté, de ses propres actes. En ce sens, la compagnie est bonne pour tout le monde.

Elle est également extrêmement intéressante pour expérimenter le fait que certains chats ou chiens, et un grand nombre de mammifères, sont comme au bord de l'intelligence tant il semble quelque fois être en mesure d'échanger d'égal à égal avec nous. Le fait qu'il n'y parviennent finalement que dans la limite des passions et d'une connaissance sans abstraction nous éclaire sur ce qui nous spécifie.

Animaux, Bêtise