Sartre
S. de B. – Dans L'Imaginaire, il y avait déjà cette idée de néant ; vous ne pouviez pas vous empêcher de l'approfondir. J.-P. S. – J'y exprimais mon idée essentielle, j'optais pour le réalisme depuis mon année de philosophie. L'idéalisme m'avait déplu profondément quand on me l'avait enseigné. J'ai eu deux années de philosophie importantes : la première, et l'année de première supérieure, la khâgne. En hypo-khâgne, au contraire, j'avais un professeur que je ne comprenais pas. J'ai fait deux bonnes années de philosophie avant d'entrer à l'Ecole normale et là, je n'avais qu'une idée, c'est que toute théorie qui ne disait pas que la conscience voit les objets extérieurs comme ils sont, était vouée à l'échec ; c'est ça qui finalement m'a fait aller en Allemagne quand on m'a dit que Husserl et Heidegger avaient une manière de saisir le réel tel qu'il était. (Entretiens avec Sartre)
