Lucien Jerphagnon

Un bon exemple de quelqu'un qui ne semble jamais être entré dans l'intention profonde d'Aristote.

Commentaire sur les deux extraits audio ci-dessous : on oublie que non seulement Aristote aurait écrit quelque chose sur le rire, mais que ses dialogues et sa poésie (également perdus) étaient de grande qualité. Cette vue hautement simpliste à propos du Philosophe est toujours un crève-coeur pour qui le fréquente un tant soit peu avec humilité. La simple admiration et curiosité qu'on devine sans cesse derrière la recherche d'Aristote, ses textes sur l'amitié, tout cela devrait faire réfléchir un peu avant de le qualifier si sommairement. Bien sûr, Platon est tellement plus facile à lire... il y a des petites histoires à chaque page, le lecteur peut relâcher son effort à volonté... nul besoin, dans un premier temps, de tendre par trop son attention... On réclame de la récréation là où l'on devrait admirer l'alpiniste et essayer de le suivre... Et pourquoi diable ne pas avoir le courage de respecter l'un et l'autre ? On peut se demander si le fait d'avoir tant de mal à essayer d'entrer dans l'intention intime de la philosophie d'Aristote ne trahit pas une faiblesse analogue à l'égard de Platon. Avec Platon, on peut facilement se laisser prendre par la surface du discours. L'intention profonde du penseur est peut-être plus difficilement saisissable, dissimulée par son apparente facillité. Avec Aristote, impossible de fuir, soit on se heurte à l'ouvrage en acceptant de n'y entrer que lentemement, soit on fuit en traitant l'auteur froid de se limiter à sa cervelle... Aristote n'a pas de chair, l'insulte est maintenant millénaire, aucune raison de penser que cela puisse changer.

Entendu dans : Les nouveaux chemin de la philosophie : Lucien Jerphagnon 2/5 : Aristote (14/07/2009)

Aristote, Rire, Drôlerie, Bêtise

  • à 14"06
  • à 16"22